China Beijing / photo by Emmanuel Gaille
| 30 / 07 / 2006 Pékin-est. Pékin-est nous dévoile un nouveau visage. Moins touchée par les démolitions, une vie de quartier subsiste. En témoigne le marché aux puces où nous nous arrêtons. Ici et là de vieilles affiches à l'éfigie de Mao, et à la gloire du travail forcé. Ecrasés de chaleur, les attentes aux arrêts de bus sont insupportables mais permettent de parler un peu.
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| 29 / 07 / 2006 Pékin ou le comunisme après le communisme De Pékin il ne reste nulle trace. Cherchez les ruelles ou s'affairent commercants et vendeurs, cherchez les cyclos et autres cycles, vous n'en verrez plus ou presque. Pékin s'est définitivement ouverte au capitalisme et en a repris maladroitement les codes. A l'imposante architecture officielle Stalinienne, neoclassique d'influence chinoise, succèdent de gigantesques ensembles post-modernistes aux formes lourdes et imposantes, flambants neufs certes, mais déja datés et d'un style incertain. L'argent, chose qui n'avait que peu de valeur, est soudain devenu une valeur absolue. Les immeubles d'apparat naissent à tous les coins de rue, censés symboliser la puissance de l'état chinois. Le plus riche doit posséder la plus grande maison, le parvenu, a défaut de palace roule en Buick. Le plus pauvre joue de la flutte devant l'entrée du gigantesque centre commercial Oriental Plaza, à deux pas de la cité interdite. Il faut comprendre que le communisme, même sil demeure au niveau politique, a disparu au niveau de la rue. Les classes 'occidentales' ont fait leur apparition: nouveaux riches, jeunes branchés, clochards sont là et tiennent leurs roles respectifs... Que s'est-il donc passe? Les jeux Olympiques de 2008 a Pékin semblent être l'explication de cette implosion. Le gouvernement désireux de faire de Pékin une ville 'moderne' n'a pas hésité à faire raser des quartiers entiers. Les populations sans le sou n'ont eu d'autre solution que de s'expatrier en banlieue dans d'immenses cités lugubres fraîchement construites au delà de la troisième ceinture. Que reste-t-il du centre ville? Rien si ce n'est un quadrillage d'immeubles de bureaux et d'avenues immenses a six voies. De Pékin il ne reste rien.
Midi, nous arpentons les rues de Pékin a vélo. Les distances se comptent en kilometres. Ecrasés sous des centaines de mètres de constructions, nous traversons échangeurs autoroutiers et avenues gigantesques. Au niveau de la rue, nous constatons les changements énormes en train de se produire. Toute la ville est en chantier. Des milliers de travailleurs avec pelles et pioches. Les grues ont remplacé les nuages, des quartiers entiers sont livrés aux pelleteuses, d'autres encore debout sont déserts. Nous reconnaissons ici et là un ancien marché, des boutiques fermées. Nous continuons vers le nord-ouest jusqu'à quitter le centre-ville et decouvrons perplexes des cités d'habitations immenses et homogènes desservies par des voies toutes identiques. La brûme de chaleur et d'humidité enveloppe le tout, formant un tableau sinistre. Nous ne pouvons nous empêcher de penser que nous arrivons trop tard, que Pékin a disparu. Qu'en est-il des chinois? Si la nouvelle génération semble garder optimisme et se révéler accueillante, les travailleurs, eux, sont désabusés, depassés par les évènements. Les inégalites sociales ont tendu le climat. Les rues sont désertes et la population se divise maintenant en trois parties: les richissimes, les citadins (au niveau de vie en hausse), et une immense majorité de paysans (huit-cents millions) abandonnés par leur gouvernement. Les chinois sont donc plus que jamais tiraillés entre tradition et modernité, petits commerces contre gros distributeurs, privé familial contre ouverture à l'occident, attachement aux valeurs de Mao contre attractivité du pouvoir d'achat.
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| 28 / 06 / 2006 Pekin - la cite interdite Depuis l'ouverture de la chine a l'exterieur et donc au capitalisme, des milliers de touristes chinois en vacances se ruent a la cite interdite pour admirer chambres et salons habites naguere par les empereurs. Souvenir desormais lointain, epoque revolue, Pekin est desormais une megapole ou les voitures ont depuis peu remplace les cyclos, les avenues les petites ruelles, les grands buildings les habitations de plein pied. Temps gris, temperature douce, nous reprenons nos velos et nous dirigeons vers le lac du nord jadis jardin prive de l'imperatrice Cixi. La, une vieille dame peint des caligraphies sur le sol de la promenade.
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